Doux. Une usine à vendre à Châteaulin
Le Télégramme 3 juillet
Les offres de reprise du groupe Doux seront officiellement présentées vendredi. En attendant, l'administrateur judiciaire a décidé de vendre une nouvelle usine de traitement des coproduits.
Quels repreneurs pour le groupe?
Aucun dossier n'avait été déposé hier soir. La date butoir a été fixée à jeudi18 h. «Le délai est très court, il faut s'attendre à des candidatures de dernières
minutes», remarquait hier l'avocat du groupe Doux. Outre les candidats déjà cités (Le Télégramme de samedi), LDC, Glon-Sanders, Terrena,
Triskalia, Cavac ou encore Tilly-Sabco dans des combinaisons différentes, on évoque désormais des repreneurs chinois, ukrainiens, saoudiens et différents fonds d'investissement européens. Un
économiste proche du dossier considère que «pour les Chinois très préoccupés par la sécurité de l'approvisionnement alimentaire de leur immense pays, Doux pourrait être intéressant». Mais à l'ambassade de Chine, on n'a, pour l'instant, enregistré «aucune candidature». L'arrivée d'un investisseur
ukrainien semble «moins crédible» aux observateurs, «au regard des difficultés que connaît ce pays actuellement». En revanche, l'intervention de fonds d'investissement en provenance du
Moyen-Orient «apparaît séduisante, c'est le retour de l'argent du pétrole que nous leur versons». Reste qu'Arnaud Montebourg veut privilégier une solution française...
L'usine de farine de Châteaulin est à vendre.
À plusieurs reprises, le gouvernement s'est aussi prononcé «contre le démantèlement» du groupe. Pourtant, l'usine de farine (à base de coproduits) de Châteaulin a
été mise en vente, hier. L'administrateur judiciaire estime qu'une cession partielle du groupe n'entre pas en contradiction avec l'appel d'offres global. 18 salariés travaillent dans cette unité
châteaulinoise. Après l'acquisition d'un site identique à Plouray, la Saria est à nouveau sur les rangs. Dans le Morbihan, le spécialiste du traitement des déchets avait marqué un point en
conservant les 22salariés et en leur maintenant leur ancienneté.
Que devient l'aide de quatremillions d'euros de la Région?
Votée la semaine dernière, l'attribution de 4M€ aux aviculteurs et transporteurs qui travaillent pour Doux n'est
pas encore effective. Les aviculteurs sont actuellement invités à remplir des formulaires pour évaluer leurs créances. De plus, la Région s'est rapprochée de l'Europe pour vérifier la conformité
avec la réglementation européenne en matière de subventions. Une bonne nouvelle cependant:l'un des principaux fournisseurs en énergie des éleveurs vient de se voir attribuer une avance de 240.000
€ et ne se fait donc plus tirer l'oreille pour livrer.
Doux. Le gouvernement veut "une solution globale et française"
Le telégramme l2 juillet 2012
Le gouvernement privilégie "une solution française" et "globale" pour la reprise du groupe volailler Doux a indiqué ce lundi le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg à quelques heures de la date limite de dépôt des candidatures de reprises.
"Notre souhait est que le groupe Doux fasse l'objet d'une reprise globale, nous refusons la stratégie du dépeçage
et du démembrement", a déclaré Arnaud Montebourg lors d'une conférence de presse. "Nous privilégions une solution française",
a-t-il ajouté, sans citer de noms d'éventuels repreneurs.
"Stratégie de relance globale de l'entreprise"
"Nous défendons une stratégie de relance globale de l'entreprise avec le maintien de l'ensemble
de l'activité économique et du plus grand nombre d'emplois, ainsi que des relations contractuelles avec les éleveurs", a expliqué Arnaud Montebourg.
"Faire vivre le groupe Doux dans sa configuration actuelle"
"Nous travaillons à une stratégie
de reprise avec des apporteurs de capitaux, des opérateurs industriels en mesure de faire vivre encore longtemps le groupe Doux dans sa
configuration actuelle", a promis le ministre du Redressement productif.
Doux a été placé le 1er juin en redressement judiciaire. Les offres de reprise peuvent être déposées jusqu'au jeudi 6 juillet au tribunal de commerce de Quimper. Les salariés du groupe volailler, qui emploie 3.400 salariés et fait travailler entre 700 et 800
éleveurs, seront fixés sur leur sort le 6 juillet, lors d'un comité central d'entreprise.