Ouest France du lundi 25 juin 2012
Les « Doux » ont défilé dans les rues de Châteaulin
Au lendemain de l'annonce de la vente du groupe Doux, la manifestation, organisée à l'initiative de la CFDT,a réuni un millier de personnes dans la ville finistérienne du siège social de l'entreprise.
Contexte
Placé en redressement judiciaire depuis le 1er juin, Doux est à cours de liquidités. L'un des administrateurs judiciaires a annoncé vendredi le lancement d'un appel d'offres pour une reprise globale du groupe. Toute l'entreprise est menacée.
Contre le démantèlement
Ce samedi, tous les syndicats du groupe Doux (FO, CGT, CFTC) ont rejoint la CFDT, syndicat majoritaire à l'initiative de la manifestation. « La filière volaille a un avenir en Bretagne. Nos paysans, nos ouvriers, nous tous, nous avons un savoir-faire, une expérience, nous voulons les garder », a clamé Jean-Luc Guillart, délégué central adjoint CFDT. La CGT, par la voix de Raymond Gouiffès, et FO avec Nadine Hourmant, appellent à « une table ronde pour une réflexion approfondie sur l'avenir de la filière avicole, son développement et celui de l'emploi, le maintien des usines et des activités du groupe Doux et de la marque Père Dodu ». La CFDT, CGT et FO sont contre un démantèlement du groupe. « Doux doit rester une entité. »
Sauver les emplois
Les manifestants, en majorité des salariés issus des ateliers de Châteaulin, souhaitent « sauver leurs emplois, mais aussi toute la filière ». Joëlle, seize ans d'ancienneté, ne veut pas « laisser l'entreprise couler comme ça ! On ne sait plus pour qui, pour quoi on travaille, c'est franchement inquiétant, l'ambiance est lourde dans les ateliers ». Pour certains, cette manifestation est un premier pas : « Il faut bien commencer la lutte pour la gagner ! » Une dizaine de conseillers régionaux, plusieurs conseillers généraux ainsi que tous les élus locaux leur ont apporté « tout leur soutien ».
Un manque : les éleveurs
Les éleveurs ont beaucoup manqué dans cette manifestation censée « rassembler tous les « petits » touchés par la situation du groupe Doux ». Ils sont aujourd'hui 800 à être en contrat avec Doux. Didier Goubil, aviculteur et président du pôle aviculture à la chambre régionale d'Agriculture de Bretagne, explique en partie leur absence : « À partir du moment où la CFDT a appelé à manifester pour le départ de la famille Doux de la tête de l'entreprise, je trouve que le message n'est pas le bon. Il faut un rassemblement de toute la filière agricole sur l'ensemble de la Bretagne mais avec un message général, arrêtons de tirer sur l'ambulance. »
Et maintenant ?
Prochaine échéance pour les salariés du groupe : les conseils d'entreprises qui doivent se tenir cette semaine, notamment à Châteaulin et Quimper dès lundi. Les syndicats appellent également à se mobiliser de nouveau dès samedi prochain, à 10 h, à Vannes.
Elodie RABÉ.